L'exposition de Christiane Hirsch est ouverte au public depuis le 23 juin dernier.

Venez découvrir cette artiste qui s'inspire de la figuration narrative et qui évoque les œuvres de Fromanger.

Voir sans être vu. Qui d’une fenêtre surplombant la rue ne s’est pas attardé à regarder les passants, pressés ou nonchalants, déambuler sur les trottoirs ? Qui ne s’est pas surpris à imaginer, ne serait-ce qu’un instant, quelques fragments de vie de ces piétons anonymes ?

Au cœur de l’exposition, Christiane Hirsch nous invite à ces menus plaisirs de l’observateur indiscret. Elle nous offre, en une trentaine de petites toiles de format carré, le portrait de promeneurs cachés sous leurs chapeaux, gommant volontairement
l’environnement dans lequel ceux-ci ont été perçus afin de mieux focaliser notre regard sur la seule présence humaine (Latitudes).

Les impressionnistes tels Pissarro ou Caillebotte, fascinés par la photographie naissante, avaient expérimenté en leur temps ces vues plongeantes et ces cadrages inusités. Avec le cinéma, la publicité ou la bande dessinée, l’image photographique – qu’elle soit personnelle ou empruntée – est aux sources de la peinture de Christiane Hirsch. Depuis la fin des années 80, son oeuvre s’inscrit dans une veine réaliste dans le prolongement du Pop Art et, plus encore, de la Figuration Narrative illustrée en France par des
peintres tels Bernard Rancillac ou Gérard Fromanger. Les toiles peintes par ce dernier dans les années 70 ont trouvé un écho dans le travail de notre artiste auvergnate : on retrouve parfois dans les oeuvres de cette dernière une utilisation similaire des tons en camaïeu et des figures réduites à des ombres (Passage protégé). Mais ici le procédé a essentiellement vocation à mettre en valeur un individu isolé au sein de la multitude.